Île-du-Prince-Édouard

EN BREF
  • %
    points de service urbains |
    %
    points de service ruraux*
    %
    points de service urbains |
    %
    points de service ruraux
  • 63
    % population urbaine | 
    37
    % population rurale*
  • 1 point de service par 32 690 femmes en âge de procréer
    *
  • 3
     centres de crise de grossesse*
APERÇU DE L’ACCÈS
  • 1
     point de service listé*
     points de service listés*
    (avortement par médicaments et par instruments)
     point(s) de service pour l’avortement par médicaments
     point(s) de service pour l’avortement par instruments
    Limite gestationnelle fonctionnelle de 
    13 semaines
    Functional gestational limit of 
    13 semaines
    *

    Les services d'avortement sont offerts à l'Île-du-Prince-Édouard dans le cadre du programme Sexual Health, Options & Reproductive Services (SHORS). Leur ligne sans frais est le 1-844-365-8258. Les résidents peuvent également appeler le 811 pour accéder à Health PEI.

    Les services d'avortement sont offerts à l'Île-du-Prince-Édouard dans le cadre du programme Sexual Health, Options & Reproductive Services (SHORS). Leur ligne sans frais est le 1-844-365-8258. Les résidents peuvent également appeler le 811 pour accéder à Health PEI.

    Il n'existe pas un système central pour aider le public à contacter des services d’avortement
    L’information sur l’avortement est affichée sur 
    le Site web de la province/territoire
    L’information sur l’avortement n'est pas affichée sur le site Web de la province/territoire

Avortement par médicaments

Couverture du coût de Mifegymiso

Mifegymiso est entièrement couvert pour les personnes résidentes de l’Î.-P.-É. qui détiennent une carte santé valide. Mifegymiso n’est pas offert dans les pharmacies de l’Î.-P.-É.; il est conservé par le SHORS, qui le distribue au besoin aux médecins qui l’administrent.

Code de facturation

Des codes de facturation et tarifs sont utilisés par les médecins pour facturer aux régimes provinciaux/territoriaux d’assurance maladie les divers services qu’ils/elles fournissent. L’absence d’un code de facturation pour l’avortement par médicaments peut dissuader des médecins de l’offrir.

Il n’existe pas de code de facturation pour l’avortement par médicaments dans le Master Agreement entre la Medical Society of Prince Edward Island, le Gouvernement de l’Île-du-Prince-Édouard et Santé Î.-P.-É., qui définit les codes de facturation des médecins.

Télémédecine

La pilule abortive est distribuée par le SHORS, qui n’offre pas l’avortement par télémédecine pour le moment. Toutefois, le SHORS s’efforce de recueillir par téléphone toutes les informations nécessaires à l’avortement par médicaments, ou en regroupant les visites, pour que les patient·e·s n’aient pas besoin de multiples rendez-vous en personne.  

Pendant la pandémie de COVID-19, Santé Î.-P.-É. a introduit des codes de facturation temporaires pour les consultations virtuelles. Il existe également des codes permanents pour les « soins à distance » qui couvrent les communications téléphoniques entre médecins et patient·e·s et entre professionnel·le·s.

Le College of Physicians and Surgeons of Prince Edward Island est doté d’une politique sur la télémédecine, et le College of Registered Nurses of Prince Edward Island, d’une directive de pratique sur les soins infirmiers de télésanté.

Il a été démontré que l’avortement par télémédecine est aussi sûr et efficace que l’avortement par médicaments fourni en clinique. Étant donné que l’avortement par télémédecine permet aux patient⋅e⋅s d’accéder aux soins à leur domicile et ne nécessite souvent qu’un seul déplacement à la pharmacie ou à la clinique, il est essentiel d’élargir sa disponibilité pour améliorer l’accès à l’avortement des personnes vivant en communauté rurale, ou qui ne peuvent pas s’absenter de leur travail pour aller à un rendez-vous, ou sont exposées à la stigmatisation ou à la discrimination.

Lois, politiques et règlements sur l’avortement

Accès à l’avortement pour les personnes mineures

En vertu de la Consent to Treatment and Health Care Directives Act [« Loi sur le consentement au traitement et les directives en matière de soins de santé »], toute personne, y compris mineur·e, est réputée apte à donner son consentement à un traitement médical ou à le refuser, et à donner une directive en matière de soins de santé, à moins que le contraire ne soit démontré. Une personne est apte si, de l’avis de son/sa praticien·ne de soins de santé, elle est en mesure de comprendre les informations pertinentes pour prendre une décision concernant le traitement; de comprendre que ces informations s’appliquent à sa situation particulière; de comprendre que le/la patient·e a le droit de prendre une décision; et d’évaluer les conséquences raisonnablement prévisibles d’une décision ou de l’absence de décision.1

Loi sur les zones de protection

Le fait de légiférer des zones de protection vise à empêcher que des militant⋅e⋅s anti-avortement harcèlent des personnes à proximité d’un établissement qui fournit des soins d’avortement. Même si la criminalisation d’individus ne permettra pas de freiner efficacement le mouvement anti-avortement dans son ensemble, ces lois peuvent arriver à dissuader des manifestant⋅e⋅s anti-choix de harceler les prestataires et les patient⋅e⋅s qui entrent et sortent des cliniques d’avortement.

Il n’existe pas de législation sur les zones de protection à l’Î.-P.-É. Cependant, le Projet de loi C-3 du gouvernement fédéral s’applique. Celui-ci rend illégal d’intimider des travailleur·euse·s de la santé et des patient·e·s ou de les empêcher de fournir des soins ou de se faire soigner dans des lieux où des services de santé sont fournis – y compris l’avortement.

Refus de soins fondé sur des croyances

Même si l’avortement est un service médical essentiel, un·e médecin ou un·e infirmier·ère praticien·ne peut refuser de fournir des soins liés à l’avortement en raison de ses croyances, en vertu de la législation en vigueur et des politiques définies par les organismes de réglementation. Cette pratique est souvent appelée « objection de conscience » (quoique l’expression « refus de soins fondé sur des croyances » pourrait être plus exacte pour décrire cette situation).

Médecins

Le College of Physicians and Surgeons of Prince Edward Island appuie le Code d’éthique et de professionnalisme de l’Association médicale canadienne et s’attend à ce que les médecins y adhèrent. En outre, il est doté d’une Politique sur l’objection de conscience à la prestation de services qui oblige les médecins refusant un traitement à un·e patient·e sur la base de convictions personnelles ou religieuses à offrir un « accès en temps opportun » à un·e autre médecin ou à une autre ressource qui pourra fournir « des informations exactes sur toutes les options médicales offertes ». Il est important de noter que l’orientation vers des « informations exactes » n’équivaut pas à une orientation des patient·e·s vers les soins médicaux nécessaires ou demandés.2

La Politique sur l’objection de conscience reprend des sections du Code d’éthique et de professionnalisme de l’Association médicale canadienne et stipule également qu’en cas d’objection de conscience :

  • Un·e médecin doit communiquer clairement et rapidement à propos de tout traitement ou de toute intervention qu’il/elle choisit de ne pas fournir pour cause de convictions morales ou religieuses. 
  • Un·e médecin ne doit pas dissimuler d’information sur l’existence d’une intervention ou d’un traitement même si la prestation de cette intervention ou de conseils à son sujet entrerait en conflit avec ses convictions morales ou religieuses. 
  • Un médecin ne doit pas promouvoir ses convictions morales ou religieuses dans le cadre de ses interactions avec des patient·e·s. 

Par ailleurs, la politique stipule que les médecins sont censé·e·s fournir aux patient·e·s suffisamment d’information et d’assistance pour leur permettre de faire des choix éclairés, y compris en les informant que d’autres médecins pourraient être disposé·e·s à les voir ou en leur suggérant de consulter un·e autre prestataire de soins de santé; et que « lorsque nécessaire, les médecins doivent fournir une assistance et ne doivent pas abandonner le/la patient·e » [trad.].

Infirmier·ère·s praticien·ne·s

Le College of Registered Nurses and Midwives of Prince Edward Island a adopté le Code de déontologie des infirmières et infirmiers autorisés de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, qui stipule que les infirmier·ère·s doivent informer à l’avance leur employeur·euse ou le/la patient·e recevant des soins, en cas d’objection de conscience, afin que d’autres dispositions puissent être prises.

Politique sur les soins médicaux reçus hors du pays

Dans certains cas, des patient·e·s pourraient devoir voyager à l’extérieur du pays pour recevoir des soins d’avortement qui ne sont pas offerts au Canada. Santé Î.-P.-É. prévoit une couverture hors pays pour les patient·e·s référé·e·s pour des services de santé assurés qui ne sont pas offerts au Canada. Un·e médecin doit demander à Santé Î.-P.-É. l’autorisation de recevoir des services de santé hors province pour que le/la patient·e puisse bénéficier de cette couverture. Le personnel des Services de santé sexuelle et reproductive et en matière d’options (SHORS) peut également aider à trouver des solutions hors province. 

Jusqu’à présent, Santé Î.-P.-É. a approuvé 100 % des demandes soumises par le SHORS au nom de patient·e·s pour des soins médicaux hors province et hors pays, depuis sa création en 2017. Tous les aspects des soins médicaux sont couverts (à l’exception du transport et de l’hébergement), de même que les soins dispensés dans des cliniques privées à l’extérieur du Canada.

La Nouvelle-Écosse n’a pas de législation relative aux soins médicaux reçus hors du pays.

Aide au voyage

Le Programme de Maritime Bus fournit une aide au voyage par l’intermédiaire de la Maritime Bus Company aux patient·e·s détenant une carte-santé de l’Î.-P.-É. qui doivent se rendre au Nouveau-Brunswick ou en Nouvelle-Écosse pour des rendez-vous médicaux, y compris des soins d’avortement. Les personnes dont la demande est approuvée voient leur billet d’autobus subventionné à hauteur de 50 % ou de 100 %, selon leurs revenus. 

Jurisprudence sur l’avortement en

P.E.I. c. Morgentaler (PE: 1996)

139 DLR (4th) 603

En vertu de la Health Services Payment Act [« Loi sur le paiement des services de santé »] de l’Île-du-Prince-Édouard, les avortements sont couverts seulement lorsqu’ils sont pratiqués dans un hôpital et considérés comme médicalement nécessaires par l’Agence de la santé et des services communautaires. Le Dr Morgentaler a contesté cette disposition, estimant que cette évaluation de la nécessité ne relevait pas de la compétence de l’Agence. La Cour suprême de l’Î.-P.-É. lui a donné raison, en jugeant que le règlement ne relevait pas du mandat de l’Agence.

Abortion Access Now PEI c. Government of PEI (2016)

Draft Notice of Application [Ébauche d’avis de requête]

Abortion Access Now PEI (AAN PEI) a contesté juridiquement la validité constitutionnelle de la politique de l’Île-du-Prince-Édouard sur l’avortement, qui interdisait les avortements provoqués dans la province depuis sa création en 1982 et obligeait les personnes à se rendre dans des provinces voisines pour accéder à des services d’avortement. Le Fonds d’action et d’éducation juridique pour les femmes (FAEJ) a fourni un soutien juridique à AAN PEI pour lancer la contestation. Trois mois après l’annonce de la contestation constitutionnelle, l’Î.-P.-É. a mis fin à sa politique sur l’avortement, le premier ministre reconnaissant que le pouvoir judiciaire aurait déterminé que la politique enfreignait les droits garantis par la Charte. Le 31 janvier 2017, un premier avortement légal en près de 35 ans a été pratiqué à la nouvelle Women’s Wellness Clinic de l’Hôpital du comté de Prince, à Summerside.3

Références

1 Consent to Treatment and Health Care Directives Act, RSPEI 1988, c C-17.2. https://canlii.ca/t/54404

2 Le refus de fournir des soins de santé au Canada. (2023). Coalition pour le droit à l’avortement du Canada. https://www.arcc-cdac.ca/media/position-papers/fr/95-refus-fournir-des-soins-de-sante.pdf

3 Kingston, A. (3 février 2017). After 35 years, abortions are finally available in P.E.I. Macleans. https://macleans.ca/news/canada/after-35-years-abortion-available-in-pei/ 

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