De nombreuses personnes, en particulier celles qui vivent dans des régions rurales ou éloignées ou qui souhaitent avorter au-delà de 20 semaines de grossesse, ont des difficultés à trouver des services d’avortement à proximité. Elles doivent parfois parcourir de longues distances, ce qui entraîne des retards dans l’obtention des soins ainsi que des coûts supplémentaires. La plupart des cliniques d’avortement (en particulier celles qui fournissent des soins à un stade plus avancé de la grossesse) se trouvent dans de grandes villes; et dans certaines provinces et certains territoires, seulement quelques cliniques et hôpitaux offrent des services d’avortement. De plus, les provinces et territoires n’ont pas tous des codes de facturation pour l’avortement médical, ce qui peut dissuader des médecins de fournir ce service.
Même si l’avortement est une intervention médicale couverte par les régimes d’assurance maladie provinciaux et territoriaux (avec certaines exceptions au Nouveau-Brunswick), des personnes doivent encore payer des frais de transport et d’hébergement et s’absenter de leur travail pour accéder à ce service. En Ontario, de nombreux(-ses) prestataires facturent des frais généraux ou administratifs. Pour les personnes qui n’ont pas d’assurance provinciale, le coût d’un avortement peut être très élevé. En plus du coût de l’intervention et des médicaments, les hôpitaux peuvent facturer des frais d’établissement élevés.
L’avortement est une intervention médicale normale, mais les jugements sociaux négatifs et la discrimination peuvent encore empêcher des personnes de demander des soins.2 Cela inclut des attitudes négatives de la part de prestataires de soins de santé, de la communauté et même de membres de la famille et d’ami·e·s.
L’avortement est une intervention courante, mais les facultés de médecine ne consacrent pas suffisamment de ressources et de temps à la formation et à l’éducation des professionnel·le·s de la santé à ce sujet. Cela peut entraîner des retards, de la mésinformation, des références inefficaces et des soins inadéquats.
Certaines provinces et certains territoires imposent des restrictions qui créent des obstacles aux soins, alors que plusieurs autres ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour améliorer l’accès à l’avortement.
Des mouvements, organismes et individus anti-avortement peuvent utiliser des campagnes de désinformation, lobbying politique, des manifestations et le harcèlement comme tactiques pour convaincre des personnes de ne pas se faire avorter et pour restreindre l’accès à l’avortement. Souvent axés sur la mésinformation/désinformation et sur le renforcement de jugements négatifs envers l’avortement, leurs efforts peuvent retarder ou entraver l’accès à l’avortement et empêcher des personnes de prendre des décisions éclairées en matière de santé génésique. Les activités anti-choix peuvent également avoir un impact négatif sur les prestataires d’avortement : près d’un·e sur cinq a sérieusement envisagé de modifier les soins qu’il/elle fournit en raison d’expériences de harcèlement ou de craintes à cet égard.3
Les CCG sont des organismes anti-avortement qui se présentent comme des cliniques ou des centres de counseling. Bon nombre d’entre eux propagent des informations fausses ou trompeuses sur l’avortement et cherchent à dissuader les personnes de se faire avorter. Plusieurs fournissent également des services de counseling post-avortement qui diagnostiquent systématiquement un « syndrome de stress post-avortement », utilisent un langage humiliant et stigmatisant, et dissimulent leurs affiliations religieuses.4 Les CCG ne sont pas réglementés, au Canada; 93 % d’entre eux sont des organismes de bienfaisance enregistrés. Ils peuvent empêcher des personnes de prendre des décisions éclairées, et retarder l’accès aux soins d’avortement et à d’autres services de santé génésique comme les soins prénatals;5 de plus, ils contribuent à la stigmatisation et à la honte liées à l’avortement.6
Avant la colonisation, de nombreuses communautés autochtones utilisaient des médecines traditionnelles pour prévenir la grossesse ou y mettre fin. De nos jours, les personnes autochtones, en particulier celles qui vivent dans des régions rurales ou isolées, rencontrent d’importants obstacles dans l’accès à l’avortement et à d’autres services de santé. Ces défis résultent en grande partie des conséquences historiques et actuelles du colonialisme, qui a conduit à un racisme anti-autochtone au sein du système de santé. Les personnes autochtones rencontrent des obstacles répandus et profondément enracinés, notamment une maltraitance de la part de prestataires de soins de santé, la stérilisation forcée et le déni de soins cruciaux. La surveillance par l’État, y compris l’utilisation d’alertes à la naissance, peut également affecter le sentiment de sécurité des personnes autochtones dans la recherche de soins génésiques. Par ailleurs, des traumatismes intergénérationnels peuvent avoir un impact durable sur les résultats de santé. Tous ces facteurs peuvent rendre difficile l’accès des Autochtones aux soins génésiques nécessaires.7
Pareillement, le racisme systémique peut créer d’importants obstacles à l’accès aux soins de santé pour les personnes noires et de couleur. Ces obstacles incluent, sans s’y limiter, le fait de vivre dans des régions où les infrastructures de soins de santé sont moins nombreuses; des disparités en matière de santé qui conduisent au besoin de soins plus spécialisés; la maltraitance de la part de prestataires de soins; des barrières linguistiques et culturelles; des expériences de préjugés et de discrimination dans le système de soins de santé; et l’absence de soins culturellement adaptés.
L’accès aux soins de santé et les résultats de santé des personnes sont influencés par leur situation financière. La pauvreté peut entraîner des obstacles indirects, même lorsque les services sont « gratuits ». Par exemple, des personnes pourraient ne pas être en mesure de payer un transport et un hébergement, ou de s’absenter du travail pour aller à un rendez-vous d’avortement, en particulier si elles vivent loin d’un·e prestataire d’avortement. Des études montrent que les personnes qui vivent dans des régions aisées du Canada ont un meilleur accès à la médecine familiale que celles qui vivent dans des régions moins aisées, ce qui peut avoir une incidence sur la distance à parcourir pour obtenir des soins. Les personnes en situation de sans-abrisme n’ont pas accès à des ressources de base telles que la nourriture, le logement et le transport, ce qui rend difficile l’accès à des soins préventifs et urgents, y compris l’avortement. Elles peuvent également vivre une maltraitance dans le système de soins de santé et ne pas avoir de pièce d’identité émise par le gouvernement, de réseau de soutien ou d’accès facile à l’information.
La VPI peut avoir des effets négatifs sur la santé génésique et peut empêcher des personnes de prendre leurs propres décisions médicales. Cela peut entraîner des problèmes tels qu’une difficulté à se rendre à des rendez-vous, la contrainte ou l’obligation de faire certains choix génésiques, la peur de représailles, un accès limité à l’information et à la vie privée, et une dépendance financière à l’égard d’un·e agresseur·euse.9
Les jeunes personnes peuvent rencontrer des défis supplémentaires dans l’accès aux services d’avortement. Ces défis peuvent inclure un manque de services adaptés aux jeunes, des enjeux de confidentialité, une difficulté à obtenir des documents d’identité, un manque d’information et de soutien, des préjugés ou des stéréotypes de la part de prestataires de soins de santé et une difficulté à naviguer dans le système de soins de santé.10
Les personnes qui s’identifient comme bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers et d’autres identités non binaires peuvent rencontrer des obstacles dans l’accès à des services d’avortement. Certain·e·s prestataires de soins de santé pourraient ne pas comprendre ou soutenir les identités et expériences des personnes 2ELGBTQ+, ce qui crée des milieux peu accueillants où celles-ci se sentent jugées, rejetées et invisibles, ou font l’objet de discrimination. En conséquence, ces personnes peuvent rencontrer des défis supplémentaires dans la recherche de services d’avortement compétents et affirmatifs de leurs besoins et identités.11
Les personnes sans papiers, les nouveaux et nouvelles arrivant·e·s et les réfugié·e·s rencontrent des défis supplémentaires dans l’accès aux soins d’avortement au Canada. Certain·e·s se heurtent à des barrières linguistiques parce qu’ils/elles ne parlent pas couramment l’anglais ou le français, ce qui peut rendre difficile la communication avec des prestataires de soins de santé. S’ils/elles n’ont pas d’assurance maladie, le coût des soins d’avortement peut être considérable. Des personnes sans papiers pourraient craindre que demander des soins de santé ait pour effet de révéler leur statut d’immigration et de les exposer à des conséquences de la part des autorités. Elles pourraient également ne pas connaître le fonctionnement du système de santé au Canada et n’avoir qu’un accès limité à l’information sur les possibilités qui s’offrent à elles.
Le manque d’accessibilité des soins et les attitudes ou jugements négatifs peuvent rendre l’accès à l’avortement plus difficile pour les personnes handicapées. En particulier, les femmes handicapées subissent de la violence sexuelle et fondée sur le genre à des taux alarmants, ce qui accroît la probabilité de grossesses non planifiées et le besoin de services d’avortement.12 Elles peuvent également avoir à payer des frais de santé plus élevés en raison de besoins de transport ou d’accompagnement, ou à se rendre dans des cliniques qui ne sont pas accessibles. Les personnes handicapées ont également un risque accru de complications sérieuses pendant la grossesse et l’accouchement,13 ce qui accroît l’importance d’un accès opportun aux services d’avortement.
Les personnes obèses sont moins susceptibles d’accéder aux soins de santé et, lorsqu’elles y ont recours, d’obtenir des soins de santé fondés sur des données probantes et exempts de préjugés, en raison de la stigmatisation liée au poids et de la grossophobie.14 De plus, les cliniques d’avortement ont souvent des règles qui excluent les personnes ayant un IMC* élevé. Par conséquent, des personnes obèses peuvent se voir refuser des services et être redirigées vers des hôpitaux.15 16
L’accès aux informations sur la santé sexuelle et génésique en prison est très limité. Les personnes incarcérées ont des antécédents médicaux complexes et des besoins importants, mais elles rencontrent des restrictions à l’accès aux informations et aux services de santé.17 En raison du faible accès aux contraceptifs en prison, les personnes incarcérées sont plus susceptibles que la population générale de connaître des grossesses non planifiées et d’avoir besoin d’un avortement.18 Les obstacles à l’accès à l’avortement incluent les mesures de sécurité restrictives, le manque de personnel qui empêche la mise en place d’escortes pour les soins hors site, les politiques et les pratiques, de même que les frais élevés à la charge des patient·e·s.19 Il est difficile d’utiliser des médicaments pour l’avortement, en prison, en raison du manque de fournitures menstruelles, des conditions insalubres et du manque d’intimité.20 Les personnes incarcérées dans les régions du nord de l’Ontario, de la Colombie-Britannique et de l’Alberta sont les plus éloignées des services d’avortement.21
Bien qu’une formation spécialisée pour pratiquer l’avortement médical ne soit pas nécessaire, il existe une formation auprès de la Fédération nationale de l’avortement du Canada. En ce qui concerne la formation à l’avortement par instruments, les recherches suggèrent que de nombreux⋅ses résident⋅e⋅s en obstétrique et gynécologie ainsi que la grande majorité des résident⋅e⋅s en médecine familiale n’ont pas l’occasion de se former pour acquérir des compétences en matière de soins d’avortement au premier trimestre.
La volonté de participation des prestataires de tous les services d’un hôpital ou d’une clinique qui devraient être impliqué⋅e⋅s dans les soins liés à l’avortement. Par exemple, les services de soins infirmiers et d’anesthésie.
Les limites formelles peuvent inclure des limites d’âge gestationnel et la restriction des soins d’avortement aux cas où il existe des indications relatives à la santé du fœtus ou de la mère. Ces restrictions peuvent être imposées arbitrairement par les administrateur⋅trice⋅s et ne correspondre à aucune législation existante. Les limites informelles peuvent inclure l’attribution de privilèges hospitaliers et de temps en salle d’opération, ou leur absence.
Ceci peut être difficile au-delà de l’obtention de leur diplôme. C’est particulièrement vrai en région rurale, où les volumes de procédures peuvent être faibles en raison de la petite taille de la population environnante.
Nouveau-Brunswick, le gouvernement provincial ne couvre le coût des soins d’avortement que s’ils sont fournis par un hôpital. Les personnes qui ont besoin de soins dans une clinique indépendante doivent payer de leur poche.
L’avortement est stigmatisé, ce qui peut donner un sentiment de honte ou de culpabilité aux personnes qui cherchent à se faire avorter. Ceci peut être doublé du fait de se sentir rejeté·e, jugé·e ou maltraité·e par des prestataires de soins de santé. Des jugements négatifs intériorisés et la discrimination rencontrée peuvent avoir un impact critique sur la santé mentale et empêcher des personnes de rechercher les soins dont elles ont besoin ou de recevoir du soutien de leur famille ou de leur communauté.
Des sentiments douloureux peuvent resurgir chez des personnes qui ont vécu des traumatismes liés à la violence sexuelle ou à la perte d’autonomie corporelle, lorsqu’elles cherchent et utilisent des soins en matière d’avortement. Le traumatisme lié à la violence sexuelle peut accroître la peur et l’anxiété, rendant le processus de décision plus difficile. Cela peut causer une appréhension accrue quant à l’avortement proprement dit ou à l’interaction avec des prestataires de soins de santé, dans certains cas, en particulier en lien avec les examens vaginaux et/ou procédures internes.
Les personnes qui ne reçoivent pas de soutien de leurs ami·e·s, de membres de la famille ou de prestataires de soins de santé peuvent éprouver des difficultés et des souffrances accrues dans leur tentative d’obtenir des soins d’avortement. Sans soutien émotionnel pour le processus de décision, une personne peut se sentir seule ou anormale, et avoir du mal à envisager toutes ses options. Le besoin de soutien pratique peut concerner le transport en voiture pour aller à son rendez-vous d’avortement, une aide pour la garde d’enfants ou un répit pour se reposer suffisamment pendant la période de convalescence.
Lorsqu’une personne est renvoyée par des prestataires de soins primaires, ou vit dans une région où il y a peu de prestataires de services d’avortement, il peut être difficile de savoir si l’avortement est offert ou non. Cela peut provoquer un stress et une anxiété considérables qui aggravent les difficultés émotionnelles dans la prise de décision.
La plupart des avortements ont lieu dans des cliniques de proximité qui sont équipées pour prendre en charge des personnes qui n’ont pas de handicap majeur. Les cliniques réglementées par des organismes externes, tels que les collèges de médecins et de chirurgien·ne·s, sont tenues d’orienter vers des établissements hospitaliers les personnes présentant certains problèmes de santé préexistants. Lorsqu’une personne a un état de santé préexistant comme une mobilité réduite, un trouble marqué de maladie mentale, un indice de masse corporelle élevé*, ou qu’elle prend certains médicaments, il est possible qu’elle doive se rendre à l’hôpital pour son avortement en raison des capacités limitées des cliniques. Cela peut augmenter le temps d’attente et obliger des personnes à voyager plus loin pour se faire avorter.
Le Code d’éthique et de professionnalisme de l’Association médicale canadienne (AMC) indique qu’un·e médecin doit aviser les patient·e·s si ses « engagements moraux » peuvent influencer les soins qu’il/elle fournit. Cependant, le document n’indique pas aux médecins qu’ils/elles doivent orienter les patient·e·s vers un·e autre praticien·ne ou une autre clinique, s’ils/elles refusent de leur fournir des soins en raison de croyances.
Tou·te·s les médecins sont réglementé·e·s par les collèges provinciaux et territoriaux des médecins et de chirurgien·ne·s, dont certains se réfèrent au Code d’éthique et de professionnalisme de l’AMC ou l’adaptent.27 Toutefois, certains ordres ont leur propre politique en matière d’« objection de conscience ». Certaines politiques obligent les médecins à orienter les patient·e·s vers des ressources ou des prestataires qui peuvent leur donner des informations sur le service qu’ils/elles recherchent. Seules les politiques de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse obligent les médecins, en cas de refus de soins fondé sur des croyances, à orienter rapidement leurs patient·e·s vers un·e autre prestataire ou une autre clinique qui peut fournir le service.
Les infirmier·ère·s praticien·ne·s peuvent prescrire l’interruption de grossesse par voie médicamenteuse au Canada. Les infirmier·ère·s praticien·ne·s sont réglementé·e·s par les ordres provinciaux et territoriaux des infirmier·ère·s, dont la plupart ont adapté ou adopté le Code de déontologie des infirmières et infirmiers autorisés de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (2017). Ce code de déontologie stipule que les infirmier·ère·s doivent informer à l’avance leur employeur ou le/la patient·e recevant les soins, en cas d’objection de conscience, afin que d’autres dispositions puissent être prises. Des informations détaillées sur le refus de soins fondé sur des croyances chez les infirmier·ère·s praticien·ne·s dans chaque province et territoire sont disponibles sur leurs pages respectives.
Au Canada, la majorité des avortements ont lieu au cours des 12 premières semaines de grossesse.28 Cela dit, il est essentiel de garantir l’accès aux soins liés à l’avortement au-delà du premier trimestre afin de faire progresser l’équité en matière de santé génésique. De nombreux obstacles à l’accès à l’avortement peuvent empêcher une personne d’accéder aux soins plus tôt au cours de sa grossesse. Les retards peuvent être causés par :
Les personnes en situation d’itinérance, les personnes aux prises avec une dépendance sévère, les personnes sans papiers, non assurées, ou confrontées à des situations d’urgence constante en raison de la monoparentalité, de la pauvreté ou de la violence familiale, sont également plus susceptibles d’avoir des difficultés à accéder à des soins en temps opportun. Personne ne devrait être privé de son droit de faire des choix éclairés et autonomes en matière de procréation en raison du stade de la grossesse, d’autant plus que les personnes dont la réflexion ou la décision a été retardée se trouvent souvent dans une situation vulnérable et précaire. Or ce sont ces personnes qui sont le plus souvent privées de leur droit à l’avortement et à l’autonomie corporelle lorsque l’accès aux services d’avortement après le premier trimestre est limité.
En raison des restrictions imposées aux résident·e·s de certaines régions ainsi que d’une demande écrasante alors qu’il manque cruellement de ressources, les soins liés à l’avortement après 20 semaines sont peu disponibles au Canada. Cela augmente la probabilité que des personnes déjà vulnérables et disposant de moins de ressources soient confrontées à des problèmes logistiques de plus en plus complexes, à davantage de dépenses personnelles, à des distances de déplacement plus importantes et à des temps d’attente plus longs. Il en résulte des retards qui augmentent la probabilité de se voir refuser un avortement et donc d’être obligées de mener à terme une grossesse non désirée.
Ces dernières années, un certain nombre d’hôpitaux dans Canada ont commencé à fournir des services d’avortement après 24 semaines. Auparavant, les Canadien·ne·s devaient se rendre aux États-Unis pour avoir accès à ces services après cette période de gestation.
On estime que des centaines de personnes, chaque année, traversent la frontière pour accéder à des services qui ne sont pas disponibles au Canada, bien qu’elles soient couvertes par un système de santé universel.29 L’accès aux soins aux États-Unis reste l’option la plus accessible pour de nombreuses personnes souhaitant un avortement au-delà de 24 semaines, même si le jugement Dobbs qui a renversé le jugement Roe v. Wade, et l’interdiction ou la restriction sévère de l’avortement qui en a résulté dans plus de la moitié des États ont submergé les points de services où les Canadien·ne·s se rendent pour obtenir des soins.
Bien que les provinces soient tenues de couvrir les frais d’intervention de tous les services médicalement nécessaires qui ont été obtenus à l’étranger, y compris les soins d’avortement, elles ne disposent pas toutes de l’infrastructure et des procédures nécessaires pour le faire. Se rendre à l’étranger pour accéder aux soins est souvent limité aux personnes qui ont les moyens et la capacité de voyager. Concrètement, cela exclut les personnes sans papiers ou les migrant·e·s qui n’ont pas l’autorisation de voyager, les personnes qui ont besoin d’un visa, celles qui vivent avec des troubles mentaux sévères, celles qui sont accusées d’infractions pénales, de nombreuses personnes qui ont besoin de transporter de la méthadone ou qui souffrent d’une dépendance sévère, les jeunes, les personnes qui sont dans des relations abusives et d’autres personnes vulnérables.
Lorsqu’une personne n’arrive pas à obtenir un avortement, qu’elle souhaite et dont elle a besoin, elle est plus susceptible d’avoir des problèmes financiers, de santé et familiaux.30 Ces résultats ont été bien documentés dans l’étude Turnaway. Une personne qui se voit refuser l’accès à l’avortement a des risques plus élevés de :
Les conséquences négatives du refus de l’avortement affectent également les familles et les communautés. Les enfants nés à la suite d’un refus d’avortement, ainsi que leurs frères et sœurs, ont un développement et des résultats financiers moins bons.
L’accès à l’avortement est essentiel pour la santé et le bien-être des individus, de leurs familles et de leurs communautés.
1 Sethna, C., & Doull, M. (2013). Spatial disparities and travel to freestanding abortion clinics in Canada. Women’s Studies International Forum, 38, 52–62. https://doi.org/10.1016/j.wsif.2013.02.001
2 Sorhaindo, A. M., & Lavelanet, A. F. (2022). Why does abortion stigma matter? A scoping review and hybrid analysis of qualitative evidence illustrating the role of stigma in the quality of abortion care. Social science & medicine (1982), 311, 115271. Advance online publication. https://doi.org/10.1016/j.socscimed.2022.115271
3 Ennis, M., Renner, R. M., Olure, B., Norman, W. V., Begun, S., Martin, L., Harris, L. H., Kean, L., Seewald, M., et Munro, S. (2023). Experience of stigma and harassment among respondents to the 2019 Canadian abortion provider survey. Contraception, 124, 110083. https://doi.org/10.1016/j.contraception.2023.110083
4 LaRoche, K. J., et Foster, A. M. (2015). Toll free but not judgment free: evaluating postabortion support services in Ontario. Contraception, 92(5), 469–474. https://doi.org/10.1016/j.contraception.2015.08.003
5 Rudrum, S. (2022). Student Encounters with a Campus Crisis Pregnancy Centre: Choice, Reproductive Justice and Sexual and Reproductive Health Supports. Canadian Journal of Sociology, 47(1). https://doi.org/10.29173/cjs29754
6 LaRoche, K. J., et Foster, A. M. (2015). Toll free but not judgment free: evaluating postabortion support services in Ontario. Contraception, 92(5), 469–474. https://doi.org/10.1016/j.contraception.2015.08.003
7 Bombay, A., Matheson, K., et Anisman, H. (2009). Intergenerational trauma: Convergence of multiple processes among First Nations peoples in Canada. International Journal of Indigenous Health, 5(3), 6-47.
8 Ibid
9 Silverman, J. G., et Raj, A. (2014). Intimate Partner Violence and Reproductive Coercion: Global Barriers to Women’s Reproductive control. PLOS Medicine, 11(9), e1001723. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1001723
10 Assifi, A. R., Kang, M., Sullivan, E. A., et Dawson, A. J. (2020). Abortion care pathways and service provision for adolescents in high-income countries: A qualitative synthesis of the evidence. PloS one, 15(11), e0242015. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0242015
11 La santé des communautés LGBTQIA2 au Canada : Rapport du Comité permanent de la santé. (2019). Dans Chambres des communes du Canada.
12 Access for Everybody: Disability inclusion in abortion and contraceptive care. (2018). Ipas. https://www.ipas.org/wp-content/uploads/2020/07/AEDIOE18-AccesForEveryone.pdf
13 Gleason, J. L., Grewal, J., Chen, Z., Cernich, A. N., et Grantz, K. L. (2021). Risk of adverse maternal outcomes in pregnant women with disabilities. JAMA Network Open, 4(12), e2138414. https://doi.org/10.1001/jamanetworkopen.2021.38414
14 Lee, J., et Pausé, C. (2016). Stigma in practice: Barriers to health for fat women. Frontiers in Psychology, 7. https://doi.org/10.3389/fpsyg.2016.02063
15 A Reflection on BMI Limits. (2021). Choice in Health Clinic. https://choiceinhealth.ca/blog/a-reflection-on-bmi-limits
16 CityNews. (22 novembre 2021). https://montreal.citynews.ca/2021/11/22/montreal-abortion-fat-shamed/
17 Paynter, M. J., et Norman, W. V. (2022). The Intersection of Abortion and Criminalization: Abortion Access for People in Prisons. Seminars in reproductive medicine, 40(5-06), 264–267. https://doi.org/10.1055/s-0042-1758481
18 Paynter, M., Hernández, P. P., Heggie, C., McKibbon, S., et Munro, S. (2023). Abortion and contraception for incarcerated people: A scoping review. PLOS ONE, 18(3), e0281481. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0281481
19 Ibid
20 Procedural Abortion Care for People in Prison in Canada. (s.d.). Wellness Within. https://caps-cpca.ubc.ca/AnnokiUploadAuth.php/1/16/Procedural_Abortion_Care_Guidebook.pdf
21 Paynter, M., et Heggie, C. (2023). Identifying abortion access barriers and facilitators for people in prison in Canada. 45(5): 364. https://doi-org.ezproxy.lib.torontomu.ca/10.1016/j.jogc.2023.03.077
22 Stern, C. (8 mai 2021). Why BMI is a flawed health standard, especially for people of color. Washington Post. https://www.washingtonpost.com/lifestyle/wellness/healthy-bmi-obesity-race-/2021/05/04/655390f0-ad0d-11eb-acd3-24b44a57093a_story.html
23 Gordon, A. (12 décembre 2021). The bizarre and racist history of the BMI - elemental. Medium. https://elemental.medium.com/the-bizarre-and-racist-history-of-the-bmi-7d8dc2aa33bb
24 Mishra, K., et Floegel-Shetty, A. (2023). What’s wrong with overreliance on BMI? AMA Journal of Ethics, 25(7), E469-471. https://doi.org/10.1001/amajethics.2023.469
25 Tomiyama, A. J., Hunger, J. M., Nguyen-Cuu, J., et Wells, C. (2016). Misclassification of cardiometabolic health when using body mass index categories in NHANES 2005–2012. International Journal of Obesity, 40(5), 883–886. https://doi.org/10.1038/ijo.2016.17
26 Stern, C. (8 mai 2021). Why BMI is a flawed health standard, especially for people of color. Washington Post. https://www.washingtonpost.com/lifestyle/wellness/healthy-bmi-obesity-race-/2021/05/04/655390f0-ad0d-11eb-acd3-24b44a57093a_story.html
27 Le refus de fournir des soins de santé au Canada. (2023). Dans Coalition pour le droit à l’avortement du Canada. https://www.arcc-cdac.ca/media/position-papers/fr/95-refus-fournir-des-soins-de-sante.pdf
28 Avortements provoqués déclarés au Canada en 2021 : mise à jour. (2023). Institut canadien d’information sur la santé. https://www.cihi.ca/sites/default/files/document/induced-abortions-reported-in-canada-2021-update-data-tables-fr.xlsx
29 Connolly, A., & Browne, R. (28 mai 2019). How the wave of U.S. restrictions will affect Canadian women sent there for abortions - National | Globalnews.ca. Global News. https://globalnews.ca/news/4354376/donald-trump-abortion-rights-canada-access/
30 The Turnaway Study. (sans date). ANSIRH. https://www.ansirh.org/research/ongoing/turnaway-study